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Évangile :
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Verset :

Matthieu 26, 27 - 29

27Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : " Buvez-en tous, 28car ceci est mon sang, (le sang) de l'alliance, répandu pour beaucoup en rémission des péchés. 29Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. " 
  • Saint Rémi
    Après avoir donné son corps à ses disciples sous les apparences du pain; par une raison également pleine de convenance, le Sauveur leur présente le calice de son sang. «Et, prenant le calice, il rendit grâces, et le leur donna», etc. Il nous montre ainsi combien notre salut lui donne de joie, puisqu'il veut répandre son sang pour nous.
  • Saint Jean Chrysostome
    Il rend grâces encore, pour nous apprendre dans quels sentiments nous devions célébrer ce mystère, et pour prouver que ce n'est pas malgré lui qu'il approche du moment de sa passion. Il nous en seigne ainsi à supporter avec actions de grâces toutes les épreuves qui nous arrivent, et il nous donne en même temps les plus belles espérances; car si la figure de ce sacrifice, c'est-à-dire l'immolation de l'agneau pascal, a délivré le peuple juif de la servitude d'Egypte, à combien plus forte raison la vérité délivrera-t-elle l'univers entier: «Et il le leur donna en disant: Bu vez-en tous». Et pour prévenir le trouble que pouvaient produire ses paroles, il boit son sang le premier, et les amène sans étonnement à la communion des divins mystères.
  • Saint Jérôme
    C'est ainsi que le Seigneur fut à la fois le convive et le festin, le convive qui mange, et, l'aliment qui est mangé.
  • Saint Jean Chrysostome
    C'est-à-dire le sang de la promesse de la nouvelle loi. En effet, l'Ancien Testament promettait ce que pos sède le Nouveau, car de même que l'Ancien Testament fut consacré par le sang des boeufs et des brebis, ainsi le Nouveau est consacré par le sang du Seigneur.
  • Saint Rémi
    Nous lisons, en effet, dans l'Exode ( Ex 24,8 ), que Moïse prit le sang d'un agneau, le versa dans une coupe, et après y avoir trempé un bouquet d'hysope, il le répandit sur le peuple en disant: «Voici le sang de l'alliance que le Seigneur à faite avec vous».
  • Saint Jean Chrysostome
    En leur pré sentant son sang, le Sauveur prédit de nouveau sa passion par ces paroles: «Qui sera répandu pour plusieurs»,et il leur rappelle également la cause de sa mort en ajoutant: «Pour la rémission des péchés».Comme s'il disait: Le sang de l'agneau a été répandu dans l'Egypte, pour sauver les premiers-nés du peuple juif; celui-ci sera répandu pour la rémission des péchés de toute la terre.
  • Saint Rémi
    Et remarquez qu'il ne dit pas: Pour un petit nombre, ou pour tous, mais «Pour plusieurs»; car il n'était pas venu pour ra cheter seulement une nation, mais un grand nombre d'hommes de toutes les nations de la terre.
  • Saint Jean Chrysostome
    Il nous apprend encore, par ces paroles, que sa passion est le mystère du salut des hommes, et c'est une consolation qu'il offre à ses disciples. Et de même que Moïse avait dit: «Ce sera pour vous un souvenir éternel», Notre-Seigneur dit aussi, comme le rapporte saint Luc: «Faites ceci en mémoire de moi».
  • Saint Rémi
    Notre-Seigneur nous a enseigné que nous devions offrir non-seulement du pain, mais encore du vin, pour nous apprendre que ceux qui avaient faim et soif de la justice apaiseraient l'une et l'autre en recevant ce mystère.
  • La Glose
    Car, de même que notre corps répare ses forces par le boire et le manger, ainsi les forces de notre âme se raniment dans ce banquet spirituel que le Seigneur nous a préparé sous les apparences du pain et du vin. Il était convena ble d'ailleurs que ce sacrement qui devait représenter la passion du Seigneur fut institué sous la double espèce du pain et du vin, car son sang fut répandu dans sa passion et fut ainsi séparé de son corps. Il était donc nécessaire, pour reproduire le mystère de la passion du Sauveur, d'offrir séparément le pain et le vin, qui sont les signes de son corps et de son sang.
  • Saint Ambroise
    Nous célébrons ce mystère sous les deux espèces, car ce que nous recevons sert à protéger à la fois notre corps et notre âme.
  • Saint Cyprien
    Le calice du Seigneur ne contient pas de l'eau seule ou du vin seul, mais l'un et l'autre mêlés ensemble, de même que ce qui doit être changé au corps du Seigneur n'est pas de la farine seule ou de l'eau seule, mais ces deux substances unies et mélangées.
  • Saint Ambroise
    Mais puisque Melchisédech a offert du pain et du vin ( Gn 14,18 ), que signifie ce mélange d'eau avec le vin? En voici la raison: Moïse frappa la pierre et en fit ainsi jaillir l'eau en abondance ( Ex 17,6 ); or, cette pierre, c'était le Christ ( 1Co 10,4 ); et l'un des soldats perça de sa lance le côté du Christ, et de ce côté sortit du sang et de l'eau: l'eau, pour nous purifier, le sang pour nous racheter.
  • Saint Rémi
    Rappelons-nous encore que les grandes eaux, au témoignage de saint Jean ( Ap 17,1 ), sont les peuples, et comme nous devons toujours demeurer en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en nous, on offre du vin mêlé avec de l'eau, pour montrer que la tête et les membres, c'est-à-dire Jésus-Christ et l'Église ne font qu'un seul corps; ou bien encore que le Christ n'a point souffert sans l'amour qui l'a porté à nous racheter, et que nous ne pouvons nous-mêmes avoir part à sa rédemption sans les mérites de sa passion.
  • Saint Jean Chrysostome
    Comme il venait de parler de sa passion et de sa croix, par une conséquence naturelle il fait aussi allusion à sa résurrection: «Or, je vous dis que je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne», etc. Ce royaume, c'est sa résurrection. Or, en parlant de sa résurrection, il affirme qu'alors il boira avec ses Apôtres, pour qu'on ne pût croire que sa ré surrection n'était qu'imaginaire. Aussi, lorsque les Apôtres prêchèrent la résurrection de Jésus-Christ, disent-ils ouvertement: «Nous avons mangé et bu avec lui, après qu'il fut ressuscité d'entre les morts» ( Ac 10,41 ). Il leur donne ainsi l'assurance qu'ils le verront ressuscité et qu'il sera de nouveau au milieu d'eux. Ce vin nouveau doit s'entendre d'une manière nouvelle de le boire, c'est-à-dire avec un corps qui ne sera plus soumis ni à la souffrance, ni au besoin de nourriture; car, si nous le voyons manger et boire après sa résurrection, ce, ne fut point par nécessité, mais pour nous donner une preuve qu'il était vraiment ressuscité. Mais comme il devait y avoir des hérétiques qui, dans la célébration de ce mystère, n'useraient que d'eau à l'exclusion du vin, il prouve par ces paroles que dans l'institution de ces augustes mystères il s'est servi du vin qu'il a bu après sa résurrection. C'est pour cela qu'il dit en termes précis: «De ce fruit de la vigne», car la vigne produit, du vin et non pas de l'eau.
  • Saint Jérôme
    Ou bien, dans un autre sens, Notre-Seigneur passe des choses matérielles aux choses spirituelles. La sainte Écriture déclare que la vigne qui a été transplantée de l'Egypte, c'est le peuple d'Israël. Le Seigneur déclare qu'il ne boira plus du fruit de cette vigne que dans le royaume de son Père. Or, comme le royaume de son Père est à mon avis la foi des fidèles, le Seigneur ne boira du vin des Juifs que lorsqu'ils auront reconnu et accepté le royaume de son Père. Remarquez aussi qu'il dit: «Dans le royaume de mon Père»,et non pas de Dieu, car tout père donne son nom à son fils, et c'est comme s'il disait: Lorsqu'ils auront cru en Dieu le Père, et que le Père les aura conduits jusqu'au Fils.
  • Saint Rémi
    Ou bien encore: «Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne», c'est-à-dire: Je ne me complairai plus dans les sacrifi ces charnels de la synagogue, parmi lesquels l'immolation de l'agneau pascal occupait la pre mière place. Mais viendra le temps de ma résurrection, et le jour où ayant pris possession du royaume de mon Père, c'est-à-dire, étant revêtu de la l'éternelle immortalité, je boirai avec vous ce vin nouveau, c'est-à-dire je me réjouirai comme d'une joie toute nouvelle du salut de ce peuple qui aura été renouvelé dans les eaux du baptême.
  • Saint Augustin
    Ou bien enfin, ces paroles: «Je boirai ce vin nouveau»,veu lent dire que celui-ci est ancien. Notre-Seigneur avait pris de la race d'Adam, qui est appelée le vieil homme ( Rm 6 ), ce corps qu'il devait livrer à la mort dans sa passion; c'est pourquoi il nous donne son sang sous l'apparence du vin. Mais que signifie ce vin nouveau, si ce n'est l'immortalité de nos corps qui doivent être renouvelés? Quant à ces paroles: «Je le boirai avec vous», elles sont la promesse que leurs corps ressusciteront pour revêtir l'immortalité. Toutefois ces paroles: «Avec vous»,ne doivent pas s'entendre de la même époque, mais du même renouvellement. C'est ainsi que l'Apôtre déclare, que nous sommes ressuscités avec Jésus-Christ, afin que l'espérance de ce bonheur à venir soit pour nous une source de joie dès cette vie. Il appelle nouveau ce fruit de la vigne, pour nous apprendre que ces mêmes corps que leur vétusté terrestre condamne à la mort ressusciteront un jour par un principe de renou vellement tout céleste.
  • Saint Hilaire
    De ce que Judas n'a pas été admis à boire avec lui de cette coupe, on conclut qu'il ne devait pas boire un jour dans le royaume, puisque le Sauveur promet à tous ceux qui participent à cette coupe qu'ils boiront un jour avec lui de ce fruit de la vigne.
  • La Glose
    Mais en admettant avec les autres saints docteurs que Judas avait reçu le sacrement de l'Eucharistie des mains de Jésus-Christ, nous dirons que ces paroles: «Avec vous» s'adressent, non pas à tous, mais à la plupart d'entre eux.

Ce site veut vous aider à mieux comprendre les Évangiles grâce aux précieux commentaires des Pères de l'Église. Ces commentaires proviennent d'aussi loin que le IIIe siècle, jusqu’à leur compilation par saint Thomas d’Aquin dans un ouvrage intitulé la Chaîne d’or (Catena aurea) au XIIIe siècle.

Les textes des Évangiles sont tirés de la Bible catholique Crampon
Les textes des commentaires sont une traduction par l’Abbé J-M Peronne, Louis Vivès éditeur, 9 rue Delambre, 1868

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