La Tradition apostolique se réalise de deux manières: par la transmission vivante de la Parole de Dieu (appelée plus simplement la Tradition) et par la Sainte Écriture, qui est la même annonce du salut, consignée par écrit.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
76. La transmission de l’Évangile, selon l’ordre du Seigneur, s’est faite de deux manières :
Oralement " par les apôtres, qui, dans la prédication orale, dans les exemples et les institutions transmirent, soit ce qu’ils avaient appris de la bouche du Christ en vivant avec Lui et en Le voyant agir, soit ce qu’ils tenaient des suggestions du Saint-Esprit " ;
Par écrit " par ces apôtres et par des hommes de leur entourage, qui, sous l’inspiration du même Esprit Saint, consignèrent par écrit le message de salut " (DV 7).
14.Quel rapport existe-t-il entre la Tradition et la Sainte Écriture?
La Tradition et la Sainte Écriture sont reliées et communiquent étroitement entre elles. En effet, l’une et l’autre rendent le mystère du Christ présent et fécond dans l’Église, et elles jaillissent d’une source divine identique. Elles constituent un seul dépôt sacré de la foi, où l’Église puise sa certitude concernant tout ce qui est révélé.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
80. II. Le rapport entre la Tradition et l’Écriture Sainte
" Elles sont reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux jaillissent d’une source divine identique, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin " (DV 9). L’une et l’autre rendent présent et fécond dans l’Église le mystère du Christ qui a promis de demeurer avec les siens " pour toujours, jusqu’à la fin du monde " (Mt 28, 20).
81. ... deux modes distincts de transmission
" La Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit. "
" Quant à la sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité " (DV 9).
82. Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et l’interprétation de la Révélation, " ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour et de respect " (Ibid).
17.Quelles sont les relations entre l’Écriture, la Tradition et le Magistère?
Écriture, Tradition et Magistère sont si étroitement unis entre eux qu’aucun n’existe sans les autres. Ensemble, sous l’action de l’Esprit Saint, ils contribuent efficacement au salut des hommes, chacun selon son mode propre.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
95. " Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Écriture et le Magistère de l’Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l’action du seul Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes " (DV 10, § 3).
18.Pourquoi la Sainte Écriture enseigne-t-elle la vérité?
Parce que Dieu lui-même est l’auteur de la Sainte Écriture. Elle est donc dite inspirée et elle enseigne sans erreur les vérités qui sont nécessaires à notre salut. En effet, l’Esprit Saint a inspiré les auteurs humains, qui ont écrit ce que Dieu veut nous enseigner. Cependant, la foi chrétienne n’est pas une «religion du Livre», mais de la Parole de Dieu, «non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant» (saint Bernard de Clairvaux).
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
105. II. Inspiration et vérité de la Sainte Écriture
Dieu est l’Auteur de l’Écriture Sainte. " La vérité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous l’inspiration de l’Esprit Saint ".
" Notre Sainte Mère l’Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même " (DV 11).
106. Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. " En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement " (DV 11).
107. Les livres inspirés enseignent la vérité. " Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l’Esprit Saint, il faut déclarer que les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consignée pour notre salut dans les Lettres sacrées " (DV 11).
108. Cependant, la foi chrétienne n’est pas une " religion du Livre ". Le christianisme est la religion de la " Parole " de Dieu, " non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant " (S. Bernard, hom. miss. 4, 11 : Opera, ed. J. Leclercq-H. Rochais, v. 4 [Romae 1966] p. 57). Pour qu’elles ne restent pas lettre morte, il faut que le Christ, Parole éternelle du Dieu vivant, par l’Esprit Saint nous " ouvre l’esprit à l’intelligence des Écritures " (Lc 24, 45).
19.Comment lire l’Écriture Sainte?
La Sainte Écriture doit être lue et interprétée avec l’aide de l’Esprit Saint et sous la conduite du Magistère de l’Église, selon trois critères: 1) attention au contenu et à l’unité de toute l’Écriture, 2) lecture de l’Écriture dans la Tradition vivante de l’Église, 3) respect de l’analogie de la foi, c’est-à-dire de la cohésion harmonieuse des vérités de la foi entre elles.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
109. III. L’Esprit Saint, interprète de l’Écriture
Dans l’Écriture Sainte, Dieu parle à l’homme à la manière des hommes. Pour bien interpréter l’Écriture, il faut donc être attentif à ce que les auteurs humains ont vraiment voulu affirmer et à ce que Dieu a bien voulu nous manifester par leurs paroles (cf. DV 12, § 1).
110. Pour découvrir l’intention des auteurs sacrés, il faut tenir compte des conditions de leur temps et de leur culture, des " genres littéraires " en usage à cette époque, des manières de sentir, de parler et de raconter courantes en ce temps-là. " Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, en des textes, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression " (DV 12, § 2).
20.Qu’est-ce que le canon des Écritures?
Le canon des Écritures est la liste complète des écrits sacrés, que la Tradition apostolique a fait discerner à l’Église. Ce canon comprend quarante-six écrits de l’Ancien Testament et vingt-sept du Nouveau Testament.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
120. C’est la Tradition apostolique qui a fait discerner à l’Église quels écrits devaient être comptés dans la liste des Livres Saints (cf. DV 8, 3). Cette liste intégrale est appelée " Canon " des Écritures. Elle comporte pour l’Ancien Testament 46 (45, si l’on compte Jr et Lm ensemble) écrits et 27 pour le Nouveau (cf. DS 179 ; 1334-1336 ; 1501-1504) :
Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les deux livres des Chroniques, Esdras et Néhémie, Tobie, Judith, Esther, les deux livres des Maccabées, Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie, les Lamentations, Baruch, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Agée, Zacharie, Malachie pour l’Ancien Testament ;
les Évangiles de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean, les Actes des Apôtres, les Épîtres de S. Paul aux Romains, la première et la deuxième aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, la première et la deuxième aux Thessaloniciens, la première et la deuxième à Timothée, à Tite, à Philémon, l’Épître aux Hébreux, l’Épître de Jacques, la première et la deuxième de Pierre, les trois Épîtres de Jean, l’Épître de Jude et l’Apocalypse pour le Nouveau Testament.
21.Quelle est l’importance de l’Ancien Testament pour les chrétiens?
Les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. Tous ses écrits sont divinement inspirés et conservent une valeur permanente. Ils rendent témoignage de la pédagogie de l’amour sauveur de Dieu. Ils ont surtout été écrits pour préparer l’avènement du Christ, le Sauveur de l’univers.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
121. L’Ancien Testament est une partie inamissible de l’Écriture Sainte. Ses livres sont divinement inspirés et conservent une valeur permanente (cf. DV 14) car l’Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée.
122. En effet, " l’Économie de l’Ancien Testament avait pour principale raison d’être de préparer l’avènement du Christ Sauveur du monde ". " Bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du provisoire ", les livres de l’Ancien Testament témoignent de toute la divine pédagogie de l’amour salvifique de Dieu : " En eux se trouvent de sublimes enseignements sur Dieu, une bienfaisante sagesse sur la vie humaine, d’admirables trésors de prière ; en eux enfin se tient caché le mystère de notre salut " (DV 15).
123. Les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. L’Église a toujours vigoureusement repoussé l’idée de rejeter l’Ancien Testament sous prétexte que le Nouveau l’aurait rendu caduc (Marcionisme).
22.Quelle est l’importance du Nouveau Testament pour les chrétiens?
Le Nouveau Testament, dont l’objet central est Jésus Christ, nous enseigne la vérité définitive de la Révélation divine. Dans le Nouveau Testament, les quatre évangiles – Matthieu, Marc, Luc et Jean – sont les principaux témoignages sur la vie et sur l’enseignement de Jésus; ils constituent le cœur de toutes les Écritures et ils occupent une place unique dans l’Église.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
124. " La Parole de Dieu qui est une force divine pour le salut de tout croyant, se présente dans les écrits du Nouveau Testament et sa puissance s’y manifeste de façon singulière " (DV 17). Ces écrits nous livrent la vérité définitive de la Révélation divine. Leur objet central est Jésus-Christ, le Fils de Dieu incarné, ses actes, ses enseignements, sa passion et sa glorification ainsi que les débuts de son Église sous l’action de l’Esprit Saint (cf. DV 20).
125. Les Évangiles sont le cœur de toutes les Écritures " en tant qu’ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur l’enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur " (DV 18).
126. Dans la formation des Évangiles on peut distinguer trois étapes :
1. La vie et l’enseignement de Jésus. L’Église tient fermement que les quatre Évangiles, " dont elle affirme sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel ".
2. La tradition orale. " Ce que le Seigneur avait dit et fait, les apôtres après son Ascension le transmirent à leurs auditeurs avec cette intelligence plus profonde des choses dont eux-mêmes, instruits par les événements glorieux du Christ et éclairés par l’Esprit de vérité, jouissaient ".
3. Les Évangiles écrits. " Les auteurs sacrés composèrent donc les quatre Évangiles, choisissant certains des nombreux éléments soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres, ou les expliquant en fonction de la situation des Églises, gardant enfin la forme d’une prédication, de manière à nous livrer toujours sur Jésus des choses vraies et sincères " (DV 19).
127. L’Évangile quadriforme occupe dans l’Église une place unique, témoins la vénération dont l’entoure la liturgie et l’attrait incomparable qu’il a exercé de tout temps sur les saints :
Il n’y a aucune doctrine qui soit meilleure, plus précieuse et plus splendide que le texte de l’Évangile. Voyez et retenez ce que notre Seigneur et Maître, le Christ, a enseigné par ses paroles et réalisé par ses actes (Ste Césarie la Jeune, Rich. : SC 345, 480).
C’est par-dessus tout l’Évangile qui m’entretient pendant mes oraisons ; en lui je trouve tout ce qui est nécessaire à ma pauvre âme. J’y découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux (Ste. Thérèse de l’Enfant-Jésus, ms. autob. A 83v).
23.Quelle est l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament?
L’Écriture est une, car unique est la Parole de Dieu, unique le dessein de salut de Dieu, unique l’inspiration divine de l’un et l’autre Testaments. L’Ancien Testament prépare le Nouveau et le Nouveau accomplit l’Ancien. Les deux s’éclairent mutuellement.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
128. L’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament
L’Église, déjà aux temps apostoliques (cf. 1 Co 10, 6. 11 ; He 10, 1 ; 1 P 3, 21), et puis constamment dans sa Tradition, a éclairé l’unité du plan divin dans les deux Testaments grâce à la typologie. Celle-ci discerne dans les œuvres de Dieu dans l’Ancienne Alliance des préfigurations de ce que Dieu a accompli dans la plénitude des temps, en la personne de son Fils incarné.
129. Les chrétiens lisent donc l’Ancien Testament à la lumière du Christ mort et ressuscité. Cette lecture typologique manifeste le contenu inépuisable de l’Ancien Testament. Elle ne doit pas faire oublier qu’il garde sa valeur propre de Révélation que Notre Seigneur lui-même a réaffirmée (cf. Mc 12, 29-31). Par ailleurs, le Nouveau Testament demande d’être lu aussi à la lumière de l’Ancien. La catéchèse chrétienne primitive y aura constamment recours (cf. 1 Co 5, 6-8 ; 10, 1-11). Selon un vieil adage, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, alors que l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau : " Le Nouveau se cache dans l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien se dévoile " (S. Augustin, Hept. 2, 73 : PL 34, 623 ; cf. DV 16).
130. La typologie signifie le dynamisme vers l’accomplissement du plan divin quand " Dieu sera tout en tous " (1 Co 15, 28). Aussi la vocation des patriarches et l’Exode de l’Égypte, par exemple, ne perdent pas leur valeur propre dans le plan de Dieu, du fait qu’ils en sont en même temps des étapes intermédiaires.
24.Quelle est la fonction de la Sainte Écriture dans la vie de l’Église?
La Sainte Écriture donne soutien et vigueur à la vie de l’Église. Pour les fils de l’Église, elle est solidité de la foi, nourriture et source de vie spirituelle. Elle est l’âme de la théologie et de la prédication pastorale. Le Psalmiste dit qu’elle est «la lumière de mes pas et la lampe de ma route» (Ps 118 [119], 105). C’est pourquoi l’Église exhorte à la lecture fréquente de la Sainte Écriture, car «ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ» (saint Jérôme).
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
131. V. La Sainte Écriture dans la vie de l’Église
" La force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle " (DV 21). Il faut " que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux chrétiens " (DV 22).
132. " Que l’étude de la Sainte Écriture soit donc pour la sacrée théologie comme son âme. Que le ministère de la Parole, qui comprend la prédication pastorale, la catéchèse, et toute l’instruction chrétienne, où l’homélie liturgique doit avoir une place de choix, trouve, lui aussi, dans cette même Parole de l’Écriture, une saine nourriture et une saine vigueur " (DV 24).
133. L’Église " exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens (...) à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, ‘la science éminente de Jésus-Christ’ (Ph 3, 8). ‘En effet, ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ’ (S. Jérôme, Is. prol. : PL 24, 17B) " (DV 25).
62.Qu’enseigne la Sainte Écriture au sujet de la création du monde visible ?
À travers le récit des « sept jours » de la création, la Sainte Écriture nous fait connaître la valeur de la création et sa finalité qui est la louange de Dieu et le service de l’homme. Toute chose doit son existence à Dieu, de qui elle reçoit sa bonté et sa perfection, ses lois et sa place dans l’univers.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
337. C’est Dieu lui-même qui a créé le monde visible dans toute sa richesse, sa diversité et son ordre. L’Écriture présente l’œuvre du Créateur symboliquement comme une suite de six jours " de travail " divin qui s’achèvent sur le " repos " du septième jour (Gn 1, 1 – 2, 4). Le texte sacré enseigne, au sujet de la création, des vérités révélées par Dieu pour notre salut (cf. DV 11) qui permettent de " reconnaître la nature profonde de la création, sa valeur et sa finalité qui est la gloire de Dieu " (LG 36) :
338. Il n’existe rien qui ne doive son existence à Dieu créateur. Le monde a commencé quand il a été tiré du néant par la parole de Dieu ; tous les êtres existants, toute la nature, toute l’histoire humaine s’enracinent en cet événement primordial : c’est la genèse même par laquelle le monde est constitué, et le temps commencé (cf. S. Augustin, Gen. Man. 1, 2, 4 : PL 35, 175).
339. Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres. Pour chacune des œuvres des " six jours " il est dit : " Et Dieu vit que cela était bon ". " C’est en vertu de la création même que toutes les choses sont établies selon leur consistance, leur vérité, leur excellence propre avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques " (GS 36, § 2). Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinies de Dieu. C’est pour cela que l’homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses, qui méprise le Créateur et entraîne des conséquences néfastes pour les hommes et pour leur ambiance.
340. L’interdépendance des créatures est voulue par Dieu. Le soleil et la lune, le cèdre et la petite fleur, l’aigle et le moineau : les innombrables diversités et inégalités signifient qu’aucune créature ne se suffit à elle-même, qu’elles n’existent qu’en dépendance les unes des autres, pour se compléter mutuellement, au service les unes des autres.
341. La beauté de l’univers : L’ordre et l’harmonie du monde créé résultent de la diversité des êtres et des relations qui existent entre eux. L’homme les découvre progressivement comme lois de la nature. Ils font l’admiration des savants. La beauté de la création reflète l’infinie beauté du Créateur. Elle doit inspirer le respect et la soumission de l’intelligence de l’homme et de sa volonté.
342. La hiérarchie des créatures est exprimée par l’ordre des " six jours ", qui va du moins parfait au plus parfait. Dieu aime toutes ses créatures (cf. Ps 145, 9), il prend soin de chacune, même des passereaux. Néanmoins, Jésus dit : " Vous valez mieux qu’une multitude de passereaux " (Lc 12, 6-7), ou encore : " Un homme vaut plus qu’une brebis " (Mt 12, 12).
343. L’homme est le sommet de l’œuvre de la création. Le récit inspiré l’exprime en distinguant nettement la création de l’homme de celle des autres créatures (cf. Gn 1, 26).
344. Il existe une solidarité entre toutes les créatures du fait qu’elles ont toutes le même Créateur, et que toutes sont ordonnées à sa gloire :
Loué sois-tu, Seigneur, dans toutes tes créatures,
spécialement messire le frère Soleil,
par qui tu nous donnes le jour la lumière ;
il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,
et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole. ...
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Eau,
qui est très utile et très humble,
Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits
avec les fleurs diaprées et les herbes. ...
Louez et bénissez mon Seigneur,
74.Qu’est-ce que la chute des anges ?
Par cette expression, on veut signifier que Satan et les autres démons, dont parlent la Sainte Écriture et la Tradition de l’Église, alors qu’ils étaient des anges créés bons par Dieu, se sont transformés en méchants, car, par leur choix libre et irrévocable, ils ont refusé Dieu et son Règne, donnant ainsi naissance à l’enfer. Ils tentent d’associer l’homme à leur rébellion contre Dieu ; mais Dieu affirme dans le Christ sa victoire assurée sur le Malin.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
391. Derrière le choix désobéissant de nos premiers parents il y a une voix séductrice, opposée à Dieu (cf. Gn 3, 4-5) qui, par envie, les fait tomber dans la mort (cf. Sg 2, 24). L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en cet être un ange déchu, appelé Satan ou diable (cf. Jn 8, 44 ; Ap 12, 9). L’Église enseigne qu’il a été d’abord un ange bon, fait par Dieu. " Le diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais " (Cc. Latran IV en 1215 : DS 800).
392. L’Écriture parle d’un péché de ces anges (cf. 2 P 2, 4). Cette " chute " consiste dans le choix libre de ces esprits créés, qui ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et son Règne. Nous trouvons un reflet de cette rébellion dans les paroles du tentateur à nos premiers parents : " Vous deviendrez comme Dieu " (Gn 3, 5). Le diable est " pécheur dès l’origine " (1 Jn 3, 8), " père du mensonge " (Jn 8, 44).
393. C’est le caractère irrévocable de leur choix, et non un défaut de l’infinie miséricorde divine, qui fait que le péché des anges ne peut être pardonné. " Il n’y a pas de repentir pour eux après la chute, comme il n’y a pas de repentir pour les hommes après la mort " (S. Jean Damascène, f. o. 2, 4 : PG 94, 877C).
394. L’Écriture atteste l’influence néfaste de celui que Jésus appelle " l’homicide dès l’origine " (Jn 8, 44), et qui a même tenté de détourner Jésus de la mission reçue du Père (cf. Mt 4, 1-11). " C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu " (1 Jn 3, 8). La plus grave en conséquences de ces œuvres a été la séduction mensongère qui a induit l’homme à désobéir à Dieu.
395. La puissance de Satan n’est cependant pas infinie. Il n’est qu’une créature, puissante du fait qu’il est pur esprit, mais toujours une créature : il ne peut empêcher l’édification du Règne de Dieu. Quoique Satan agisse dans le monde par haine contre Dieu et son Royaume en Jésus-Christ, et quoique son action cause de graves dommages – de nature spirituelle et indirectement même de nature physique – pour chaque homme et pour la société, cette action est permise par la divine Providence qui avec force et douceur dirige l’histoire de l’homme et du monde. La permission divine de l’activité diabolique est un grand mystère, mais " nous savons que Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment " (Rm 8, 28).
217.Que signifie le mot amen, qui conclut notre profession de foi ?
Le mot juif amen qui conclut aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte, ainsi que certaines prières du Nouveau Testament et les prières liturgiques de l’Église, signifie notre « oui » confiant et total à ce que nous avons professé de croire, nous confiant entièrement à celui qui est l’«Amen» définitif (Ap 3, 14), le Christ Seigneur.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
1061. Le Credo, comme aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte (cf. Ap 22, 21), se termine avec le mot hébreu Amen. On le trouve fréquemment à la fin des prières du Nouveau Testament. De même, l’Église termine ses prières par " Amen ".
1062. En hébreux, " Amen " se rattache à la même racine que le mot " croire ". Cette racine exprime la solidité, la fiabilité, la fidélité. Ainsi on comprend pourquoi le " Amen " peut être dit de la fidélité de Dieu envers nous et de notre confiance en Lui.
1063. Dans le prophète Isaïe on trouve l’expression " Dieu de vérité ", littéralement " Dieu de l’Amen ", c’est-à-dire le Dieu fidèle à ses promesses : " Quiconque voudra être béni sur terre voudra être béni par le Dieu de l’Amen " (Is 65, 16). Notre Seigneur emploie souvent le terme " Amen " (cf. Mt 6, 2. 5. 16), parfois sous forme redoublée (cf. Jn 5, 19), pour souligner la fiabilité de son enseignement, son Autorité fondée sur la Vérité de Dieu.
1064. L’" Amen " final du Credo reprend et confirme donc ses deux premiers mots : " Je crois ". Croire, c’est dire " Amen " aux paroles, aux promesses, aux commandements de Dieu, c’est se fier totalement en Celui qui est l’" Amen " d’infini amour et de parfaite fidélité. La vie chrétienne de chaque jour sera alors l’" Amen " au " Je crois " de la Profession de foi de notre Baptême :
Que ton Symbole soit pour toi comme un miroir. Regarde-toi en lui : pour voir si tu crois tout ce que tu déclares croire. Et réjouis-toi chaque jour en ta foi (S. Augustin, serm. 58, 11, 13 : PL 38, 399).
1065. Jésus-Christ lui-même est " l’Amen " (Ap 3, 14). Il est l’" Amen " définitif de l’amour du Père pour nous ; il assume et achève notre " Amen " au Père : " Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur ‘oui’ en lui ; aussi bien est-ce par lui que nous disons notre ‘Amen’ à la gloire de Dieu " (2 Co 1, 20) :
Par Lui, avec Lui et en Lui,
à toi, Dieu le Père Tout-Puissant,
dans l’unité du Saint-Esprit,
tout honneur et toute gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen
239.Selon quels critères le chant et la musique ont-ils leur rôle dans la célébration liturgique ?
Le chant et la musique sont en connexion étroite avec l’action liturgique ; ils doivent donc respecter les critères suivants : conformité à la doctrine catholique des textes, tirés de préférence de l’Écriture et des sources liturgiques, beauté expressive de la prière, qualité de la musique, participation de l’assemblée, richesse culturelle du peuple de Dieu, caractère sacré et solennel de la célébration. « Qui chante prie deux fois (saint Augustin).
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
1156. " La tradition musicale de l’Église universelle a créé un trésor d’une valeur inestimable qui l’emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle " (SC 112). La composition et le chant des Psaumes inspirés, souvent accompagnés d’instruments de musique, sont déjà étroitement liés aux célébrations liturgiques de l’Ancienne Alliance. L’Église continue et développe cette tradition : " Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur " (Ep 5, 19 ; cf. Col 3, 16-17). " Celui qui chante prie deux fois " (cf. S. Augustin, Psal. 72, 1).
1157. Le chant et la musique remplissent leur fonction de signes d’une manière d’autant plus significative qu’ils sont " en connexion plus étroite avec l’action liturgique " (SC 112), selon trois critères principaux : la beauté expressive de la prière, la participation unanime de l’assemblée aux moments prévus et le caractère solennel de la célébration. Ils participent ainsi à la finalité des paroles et des actions liturgiques : la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles (cf. SC 112) :
Combien j’ai pleuré à entendre vos hymnes, vos cantiques, les suaves accents dont retentissait votre Église ! Quelle émotion j’en recueillais ! Ils coulaient dans mon oreille, distillant la vérité dans mon cœur. Un grand élan de piété me soulevait, et les larmes ruisselaient sur ma joue, mais elles me faisaient du bien (S. Augustin, conf. 9, 6, 14).
1158. L’harmonie des signes (chant, musique, paroles et actions) est ici d’autant plus expressive et féconde qu’elle s’exprime dans la richesse culturelle propre au peuple de Dieu qui célèbre (cf. SC 119). C’est pourquoi le " chant religieux populaire sera intelligemment favorisé, pour que, dans les exercices pieux et sacrés, et dans les actions liturgiques elles-mêmes ", conformément aux normes de l’Église, " la voix des fidèles puisse se faire entendre " (SC 118). Mais, " les textes destinés au chant sacré seront conformes à la doctrine catholique et même seront tirés de préférence des Saintes Écritures et des sources liturgiques " (SC 121).
240.Quel est le but des images saintes ?
L’image du Christ est l’icône liturgique par excellence ; les autres images représentant la Vierge et les saints signifient le Christ qui est glorifié en eux. Elles proclament le message évangélique lui-même que la Sainte Écriture transmet par la parole. Elles contribuent à réveiller et à nourrir la foi des croyants.
Extrait du catéchisme de l'Église catholique
1159. L’image sacrée, l’Icône liturgique, représente principalement le Christ. Elle ne peut pas représenter le Dieu invisible et incompréhensible ; c’est l’Incarnation du Fils de Dieu qui a inauguré une nouvelle " économie " des images :
Autrefois Dieu qui n’a ni corps, ni figure, ne pouvait absolument pas être représenté par une image. Mais maintenant qu’il s’est fait voir dans la chair et qu’il a vécu avec les hommes, je peux faire une image de ce que j’ai vu de Dieu ... Le visage découvert, nous contemplons la gloire du Seigneur (S. Jean Damascène, imag. 1, 16 : PG 96, 1245A).
1160. L’iconographie chrétienne transcrit par l’image le message évangélique que l’Écriture Sainte transmet par la parole. Image et Parole s’éclairent mutuellement :
Pour dire brièvement notre profession de foi, nous conservons toutes les traditions de l’Église écrites ou non écrites qui nous ont été transmises sans changement. L’une d’elle est la représentation picturale des images, qui s’accorde avec la prédication de l’histoire évangélique, en croyant que, vraiment et non pas en apparence, le Dieu Verbe s’est fait homme, ce qui est aussi utile et aussi profitable, car les choses qui s’éclairent mutuellement ont indubitablement une signification réciproque (Cc. Nicée II, en 787 : COD 111).
1161. Tous les signes de la célébration liturgique sont relatifs au Christ : les images sacrées de la sainte Mère de Dieu et des saint le sont aussi. Elles signifient en effet le Christ qui est glorifié en eux. Elles manifestent " la nuée de témoins " (He 12, 1) qui continuent à participer au salut du monde et auxquels nous sommes unis, surtout dans la célébration sacramentelle. A travers leurs icônes, c’est l’homme " à l’image de Dieu ", enfin transfiguré " à sa ressemblance " (cf. Rm 8, 29 ; 1 Jn 3, 2), qui se révèle à notre foi, et même les anges, eux aussi récapitulés dans le Christ :
Suivant la doctrine divinement inspirée de nos saints Pères et la tradition de l’Église catholique, dont nous savons qu’elle est la tradition de l’Esprit Saint qui habite en elle, nous définissions en toute certitude et justesse que les vénérables et saintes images, tout comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, qu’elles soient peintes, en mosaïque ou de quelque autre matière appropriée, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les ustensiles et vêtements sacrés, sur les murs et les tableaux, dans les maisons et dans les chemins, aussi bien l’image de notre Seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, que celle de notre Dame, la toute pure et saint Mère de Dieu, des saints anges, de tous les saints et des justes (Cc. Nicée II : DS 600).