56. Comment l’homme collabore-t-il avec la divine Providence ?
Tout en respectant sa liberté, Dieu donne à l’homme et lui demande de collaborer par ses actions, par ses prières, mais aussi par ses souffrances, en suscitant en lui « le vouloir et le faire selon la bonté de son dessein » (Ph 2, 13).
146. Comment agissent le Christ et son esprit dans le cœur des fidèles ?
Par l’intermédiaire des sacrements, le Christ communique son Esprit aux membres de son Corps, ainsi que la grâce de Dieu qui porte les fruits de la vie nouvelle selon l’Esprit. Enfin, le Saint-Esprit est le Maître de la prière.
186. Comment les Évêques exercent-ils leur ministère de sanctification ?
Les Évêques sanctifient l’Église en dispensant la grâce du Christ par le ministère de la Parole et des sacrements, en particulier l’Eucharistie, et aussi par la prière, tout comme par leur exemple et leur travail.
243. Qu’est-ce que la liturgie des Heures ?
La liturgie des Heures, prière publique et habituelle de l’Église, est la prière du Christ avec son Corps. Par elle, le Mystère du Christ, que nous célébrons dans l’Eucharistie, sanctifie et transfigure le temps de chaque jour. Elle se compose principalement de Psaumes et d’autres textes bibliques, ainsi que de lectures des Pères et des maîtres spirituels.
245. Que sont les édifices sacrés ?
Ils sont les maisons de Dieu, symbole de l’Église qui vit en tel lieu précis et symbole de la demeure céleste. Ce sont des lieux de prière dans lesquels l’Église célèbre surtout l’Eucharistie et adore le Christ, réellement présent dans le tabernacle.
281. De quelle manière l’Église participe-t-elle au sacrifice eucharistique ?
Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ. En tant que sacrifice, l’Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels. De plus, l’Église du ciel est présente dans l’offrande du Christ.
291. Qu’est-il exigé pour recevoir la Communion ?
Pour recevoir la Communion, il faut être pleinement incorporé à l’Église catholique et être en état de grâce, c’est-à-dire sans conscience d’avoir commis de péché mortel. Celui qui est conscient d’avoir commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la Communion.
Il importe aussi d’avoir un esprit de recueillement et de prière, d’observer le jeûne prescrit par l’Église et d’avoir des attitudes corporelles dignes (gestes, vêtements), comme marques de respect envers le Christ.
301. Sous quelles formes s’exprime la pénitence dans la vie chrétienne ?
La pénitence s’exprime sous des formes très variées, en particulier par le jeûne, la prière, l’aumône. Ces formes de pénitence, et d’autres encore, peuvent être pratiquées par le chrétien dans sa vie quotidienne, notamment pendant le temps du Carême et le vendredi, qui est jour de pénitence.
318. Comment est-il célébré ?
La célébration de ce sacrement consiste essentiellement dans l’onction d’huile, si possible bénie par l’Évêque, onction faite sur le front et sur les mains du malade (dans le rite romain), ou encore sur d’autres parties du corps (dans d’autres rites). Elle s’accompagne de la prière du prêtre, qui implore la grâce spéciale du sacrement.
349. Quelle est la position de l’Église à l’égard des divorcés remariés ?
Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d’adultère » (Mc 10, 11- 12). À leur égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l’Église.
351. Que sont les sacramentaux ?
Ce sont des signes sacrés institués par l’Église dans le but de sanctifier certaines circonstances de la vie. Ils comportent une prière accompagnée du signe de la croix et d’autres signes.
Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une place importante. Elles sont une louange à Dieu et une prière pour obtenir ses dons ; de même, il y a les consécrations de personnes et la consécration d’objets dont l’usage est réservé au culte divin.
355. Qu’expriment les funérailles ?
Tout en étant célébrées selon différents rites qui correspondent aux situations et aux traditions locales, les funérailles expriment le caractère pascal de la mort chrétienne dans l’espérance de la résurrection, ainsi que le sens de la communion avec le défunt, surtout par la prière pour la purification de son âme.
374. Comment se forme la conscience morale pour qu’elle soit droite et véridique ?
La conscience morale droite et véridique se forme par l’éducation, l’intégration de la Parole de Dieu et de l’enseignement de l’Église. Elle est soutenue par les dons du Saint-Esprit 118 et aidée par les conseils de personnes sages. En outre, la prière et l’examen de conscience contribuent beaucoup à la formation morale.
443. Qu’implique la Parole du Seigneur : « Adore le Seigneur ton Dieu, à lui seul tu rendras un culte » (Mt 4, 10) ?
Elle implique d’adorer Dieu comme le Seigneur de tout ce qui existe ; de lui rendre le culte qui lui est dû de façon individuelle et communautaire ; de le prier par la louange, l’action de grâces et la supplication ; de lui offrir des sacrifices, avant tout le sacrifice spirituel de notre vie, uni au sacrifice parfait du Christ ; de garder les promesses et les vœux faits à Dieu.
534. Qu’est-ce que la prière ?
La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande faite à Dieu des biens conformes à sa volonté. Elle est toujours un don de Dieu qui vient à la rencontre de l’homme. La prière chrétienne est une relation personnelle et vivante des fils de Dieu avec leur Père infiniment bon, avec son Fils Jésus Christ, avec le Saint-Esprit qui habite en leur cœur.
535. Pourquoi y a-t-il un appel universel à la prière ?
Parce que Dieu, en tout premier lieu par la création, appelle tout être du néant. Et même après la chute, l’homme continue d’être capable de reconnaître son Créateur, gardant en lui le désir de celui qui l’a appelé à l’existence. Toutes les religions, et particulièrement toute l’histoire du salut, témoignent de ce désir de Dieu chez l’homme. Mais c’est Dieu le premier qui attire inlassablement chaque personne à la rencontre mystérieuse de la prière.
536. En quoi Abraham est-il un modèle de prière ?
Abraham est un modèle de prière parce qu’il marche en présence de Dieu, qu’il l’écoute et qu’il lui obéit. Sa prière est un combat de la foi parce que, même dans les moments d’épreuve, il continue de croire en la fidélité de Dieu. En outre, après avoir reçu sous sa tente la visite du Seigneur qui lui confie ses desseins, Abraham ose intercéder pour les pécheurs avec une confiance audacieuse.
537. Comment Moïse priait-il ?
La prière de Moïse est typique de la prière contemplative
Dieu, qui, du Buisson ardent, a appelé Moïse, s’entretient avec lui souvent et longuement, « face à face, comme un homme parle à son ami » (Ex 33, 11). Dans cette intimité avec Dieu, Moïse puise la force d’intercéder avec insistance en faveur de son peuple : sa prière préfigure ainsi l’intercession de l’unique médiateur, Jésus Christ.
538. Dans l’Ancien Testament, quels sont les rapports du temple et du roi avec la prière ?
À l’ombre de la demeure de Dieu – l’Arche de l’Alliance, puis le temple –, s’épanouit la prière du peuple de Dieu, sous la conduite de ses pasteurs. Parmi eux, il y a David, le roi « selon le cœur de Dieu », le pasteur qui prie pour son peuple.
Sa prière est un modèle pour la prière du peuple, parce qu’elle est adhésion à la promesse divine et confiance remplie d’amour pour Celui qui est le seul Roi et le seul Seigneur.
539. Quelle est le rôle de la prière dans la mission des Prophètes ?
Les Prophètes puisent dans la prière lumière et force pour exhorter le peuple à la foi et à la conversion du cœur. Ils entrent dans une grande intimité avec Dieu et ils intercèdent pour leurs frères, auxquels ils annoncent ce qu’ils ont vu et entendu de la part du Seigneur. Élie est le père des Prophètes, c’est-à-dire de ceux qui cherchent le Visage de Dieu. Sur le Mont Carmel, il obtient le retour du peuple à la foi, grâce à l’intervention de Dieu qu’il supplie ainsi : « Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi » (1 R 18, 37).
540. Quelle est l’importance des Psaumes dans la prière ?
Les Psaumes sont le sommet de la prière dans l’Ancien Testament : la parole de Dieu y devient prière de l’homme. Tout à la fois personnelle et communautaire, cette prière, inspirée par l’Esprit Saint, chante les merveilles de Dieu dans la création et dans l’histoire du salut. Le Christ a prié les Psaumes et les a portés à leur accomplissement. C’est pourquoi ils demeurent un élément essentiel et permanent de la prière de l’Église, adapté aux hommes de toute condition et de tous les temps.
541. De qui Jésus a-t-il appris à prier ?
Selon son cœur d’homme, Jésus a appris à prier de sa mère et de la tradition juive. Mais sa prière jaillit d’une source plus 164 secrète, parce qu’il est le Fils éternel de Dieu qui, dans sa sainte humanité, adresse à son Père la prière filiale parfaite.
542. Quand Jésus priait-il ?
L’Évangile montre souvent Jésus en prière. Nous le voyons retiré dans la solitude, même la nuit. Il prie avant les moments décisifs de sa mission ou de celle des Apôtres. De fait, toute sa vie est prière, parce qu’il est en constante communion d’amour avec son Père.
543. Comment Jésus a-t-il prié durant sa passion ?
Pendant l’agonie au Jardin de Gethsémani, ainsi que par les dernières paroles sur la Croix, la prière de Jésus révèle la profondeur de sa prière filiale. Jésus porte à son achèvement le dessein d’amour du Père et prend sur lui toutes les angoisses de l’humanité, toutes les demandes et les intercessions de l’histoire du salut. Il les présente au Père qui les accueille et les exauce au-delà de toute espérance, en le ressuscitant des morts.
544. Comment Jésus nous enseigne-t-il à prier ?
Jésus nous enseigne à prier non seulement avec la prière du Notre Père, mais aussi quand il est en prière. De cette manière, en plus du contenu de la prière, il nous enseigne les dispositions requises pour une prière vraie : la pureté du cœur qui cherche le Royaume et qui pardonne à ses ennemis, la confiance audacieuse et filiale qui va au-delà de ce que nous ressentons et comprenons, la vigilance qui protège le disciple de la tentation. C’est la prière au Nom de Jésus, notre Médiateur auprès du Père.
545. Pourquoi notre prière est-elle efficace ?
Notre prière est efficace parce qu’elle est unie dans la foi à celle de Jésus. En lui, la prière chrétienne devient communion d’amour avec le Père. Nous pouvons alors présenter nos demandes à Dieu et être exaucés : « Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite » (Jn 16, 24).
546. Comment priait la Vierge Marie ?
La prière de Marie se caractérise par sa foi et par l’offrande généreuse de tout son être à Dieu. La Mère de Jésus est aussi la Nouvelle Ève, la « Mère des vivants ». Elle prie Jésus, son Fils, pour les besoins des hommes.
547. Y a-t-il une prière de Marie dans l’Évangile ?
Hormis l’intercession de Marie à Cana en Galilée, l’Évangile nous mentionne le Magnificat (Lc 1, 46-55), qui est le cantique de la Mère de Dieu et celui de l’Église ; c’est le remerciement joyeux qui jaillit du cœur des pauvres parce que leur espérance est réalisée par l’accomplissement des promesses divines.
548. Comment priait la première communauté chrétienne de Jérusalem ?
Au début des Actes des Apôtres, il est écrit que, dans la première communauté de Jérusalem, formée par l’Esprit Saint à la vie de prière, les croyants « étaient assidus à l’enseignement des Apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42).
549. Comment l’Esprit Saint intervient-il dans la prière de l’Église ?
Le Saint-Esprit, Maître intérieur de la prière chrétienne, forme l’Église à la vie de prière et il la fait entrer toujours plus profondément dans la contemplation et dans l’union avec l’insondable mystère du Christ. Les formes de prière, telles que les révèlent les Écrits apostoliques et canoniques, resteront normatives pour la prière chrétienne.
550. Quelles sont les formes essentielles de la prière chrétienne ?
Ce sont la bénédiction et l’adoration, la prière de demande et d’intercession, l’action de grâce et la louange. L’Eucharistie contient et exprime toutes les formes de prière.
551. Qu’est-ce que la bénédiction ?
La bénédiction est la réponse de l’homme aux dons de Dieu.
Nous bénissons le Tout-Puissant qui nous a bénis le premier et qui nous comble de ses dons.
552. Comment définir l’adoration ?
L’adoration est le prosternement de l’homme, qui se reconnaît créature devant son Créateur trois fois saint.
553. Quelles sont les diverses formes de la prière de demande ?
Il peut s’agir d’une demande de pardon ou encore d’une demande humble et confiante pour tous nos besoins, tant spirituels que matériels. Mais la première réalité à désirer, c’est la venue du Royaume.
554. En quoi consiste l’intercession ?
L’intercession consiste à demander en faveur d’un autre.
Elle nous conforme et nous unit à la prière de Jésus, qui intercède auprès du Père pour tous les hommes, en particulier pour les pécheurs. L’intercession doit s’étendre même à nos ennemis.
555. Quand rend-on à Dieu l’action de grâce ?
L’Église rend sans cesse grâce à Dieu, surtout en célébrant l’Eucharistie dans laquelle le Christ la fait participer à son action de grâce au Père. Pour le chrétien, tout événement devient matière à action de grâce.
556. Qu’est-ce que la prière de louange ?
La louange est la forme de prière qui reconnaît le plus immédiatement que Dieu est Dieu. Elle est totalement désintéressée : elle chante Dieu pour lui-même et lui rend gloire parce qu’il est.
557. Quelle est l’importance de la Tradition en relation avec la prière ?
Dans l’Église, c’est à travers la Tradition vivante que l’Esprit Saint apprend à prier aux enfants de Dieu. En effet, la prière ne se réduit pas au jaillissement spontané d’une impulsion intérieure, mais elle implique la contemplation, l’étude et la pénétration profonde des réalités spirituelles dont on fait l’expérience.
558. Quelles sont les sources de la prière chrétienne ?
Ce sont : la Parole de Dieu, qui nous donne la « sublime science » du Christ (Ph 3, 8) ; la Liturgie de l’Église, qui annonce, actualise et communique le mystère du salut ; les vertus théologales ; les situations quotidiennes, parce qu’elles nous permettent de rencontrer Dieu.
« Je Vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je Vous demande, c’est de Vous aimer éternellement […]. Mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tous moments que je Vous aime, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire » (saint Jean Marie Vianney).
559. Existe-t-il dans l’Église différents chemins de prière ?
Dans l’Église, il existe divers chemins de prière, liés aux différents contextes d’ordre historique, social et culturel. Il appartient au Magistère de discerner leur fidélité à la tradition de la foi apostolique, et aux pasteurs et aux catéchètes d’en expliquer le sens, qui est toujours en relation avec Jésus Christ.
560. Quel est le chemin de notre prière ?
Le chemin de notre prière est le Christ, car elle s’adresse à Dieu notre Père, mais ne parvient jusqu’à lui que si, au moins de façon implicite, nous prions au Nom de Jésus. Son humanité est en effet la seule voie par laquelle l’Esprit Saint nous enseigne à prier le Notre Père. C’est pourquoi les prières liturgiques s’achèvent par la formule « Par Jésus, le Christ, notre Seigneur ».
561. Quel est le rôle de l’Esprit Saint dans la prière ?
Parce que le Saint-Esprit est le Maître intérieur de la prière chrétienne et que « nous ne savons pas ce que nous devons demander » (Rm 8, 26), l’Église nous exhorte à l’invoquer et à l’implorer en toute occasion : «Viens Esprit Saint ! » 562. En quoi la prière chrétienne est-elle mariale ?
En raison de la coopération singulière de Marie à l’action de l’Esprit Saint, l’Église aime la prier et prier avec elle, l’Orante parfaite, pour magnifier et invoquer le Seigneur avec elle. En effet, Marie nous « montre le chemin », qui est son Fils, l’unique Médiateur.
562. En quoi la prière chrétienne est-elle mariale?
En raison de la coopération singulière de Marie à l’action de l’Esprit Saint, l’Église aime la prier et prier avec elle, l’Orante parfaite, pour magnifier et invoquer le Seigneur avec elle. En effet, Marie nous «montre le chemin», qui est son Fils, l’unique Médiateur.
563. Comment l’Église prie-t-elle Marie ?
Avant tout avec l’Ave Maria (Je vous salue, Marie), prière par laquelle l’Église demande l’intercession de la Vierge.
Parmi les autres prières mariales, il y a le Rosaire, l’hymne acathiste, la Paraclèse, les hymnes et les cantiques des diverses traditions chrétiennes.
564. Comment les saints sont-ils des guides pour la prière ?
Les saints sont nos modèles de prière, et nous leur demandons aussi d’intercéder pour nous et pour le monde entier auprès de la Sainte Trinité. Leur intercession est leur plus haut service du dessein de Dieu. Tout au long de l’histoire de l’Église, se sont développés, dans la communion des saints, différents types de spiritualité, qui apprennent à vivre et à pratiquer la prière.
565. Qui peut éduquer à la prière ?
La famille chrétienne est le premier foyer de l’éducation à la prière. La prière quotidienne en famille est particulièrement recommandée, parce qu’elle est le premier témoignage de la vie de prière de l’Église. La catéchèse, les groupes de prière, la « direction spirituelle », constituent une école et une aide à la prière.
566. Quels sont les lieux favorables à la prière ?
On peut prier n’importe où, mais le choix d’un lieu approprié n’est pas indifférent pour la prière. L’église est le lieu propre de la prière liturgique et de l’adoration eucharistique.
D’autres lieux peuvent aussi aider à prier, comme un « coin de prière » à la maison, dans un monastère, un sanctuaire.
567. Quels sont les moments les plus indiqués pour la prière?
Tous les moments sont favorables à la prière. Mais l’Église propose aux fidèles des rythmes destinés à nourrir la prière continuelle : prières du matin et du soir, avant et après les repas, liturgie des Heures, Eucharistie dominicale, chapelet, fêtes de l’année liturgique.
« Il faut se souvenir de Dieu plus souvent qu’on ne respire » (saint Grégoire de Nazianze).
568. Quelles sont les expressions de la vie de prière ?
La tradition chrétienne a conservé trois expressions majeures pour exprimer et vivre la prière : la prière vocale, la méditation et la prière contemplative. Leur trait commun est le recueillement du cœur.
569. Comment se caractérise la prière vocale ?
La prière vocale associe le corps à la prière intérieure du cœur. Même la plus intérieure des prières ne saurait négliger la prière vocale. Dans tous les cas, elle doit toujours provenir d’une foi personnelle. Avec le Notre Père, Jésus nous a enseigné une formule parfaite de la prière vocale.
570. Qu’est-ce que la méditation ?
La méditation est une réflexion priante, qui part surtout de la Parole de Dieu dans la Bible. Elle met en œuvre l’intelligence, l’imagination, l’émotion, le désir, dans le but d’approfondir sa foi, de convertir son cœur et d’affermir sa volonté de suivre le Christ. Elle est une étape préliminaire vers l’union d’amour avec le Seigneur.
571. Qu’est-ce que la prière contemplative ?
La prière contemplative est un simple regard sur Dieu, dans le silence et dans l’amour. Elle est un don de Dieu, un moment de foi pure durant lequel celui qui prie cherche le Christ, s’en remet à la volonté d’amour du Père et se recueille sous l’action de l’Esprit Saint. Sainte Thérèse d’Avila la définit comme « un commerce intime d’amitié, où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé ».
572. Pourquoi la prière est-elle un combat ?
La prière est un don de la grâce, mais elle suppose toujours une réponse décidée de notre part parce que celui qui prie combat contre lui-même, contre la mentalité environnante et surtout contre le Tentateur, qui fait tout pour détourner de la prière. Le combat de la prière est inséparable du progrès de la vie spirituelle. On prie comme on vit, parce que l’on vit comme on prie.
573. Y a-t-il des objections à la prière ?
En plus des conceptions erronées, beaucoup pensent qu’ils n’ont pas le temps de prier ou qu’il est inutile de prier. Ceux qui prient peuvent se décourager face aux difficultés et aux insuccès apparents. Pour vaincre ces obstacles, sont nécessaires l’humilité, la confiance et la persévérance.
574. Quelles sont les difficultés de la prière ?
La distraction est la difficulté habituelle de notre prière.
Elle détache de l’attention à Dieu et elle peut aussi révéler ce à quoi nous sommes attachés. Notre cœur doit alors se tourner humblement vers le Seigneur. La prière est souvent envahie par la sécheresse, dont le dépassement permet, dans la foi, d’adhérer au Seigneur, même sans consolation sensible.
L’acédie est une forme de paresse spirituelle due au relâchement de la vigilance et de la négligence du cœur.
575. Comment fortifier notre confiance filiale ?
La confiance filiale est éprouvée quand nous avons le sentiment de n’être pas toujours exaucés. Nous devons alors nous demander si Dieu est pour nous un Père dont nous cherchons à faire la volonté, ou s’il est un simple moyen pour obtenir ce que nous voulons. Si notre prière s’unit à celle de Jésus, nous savons qu’il nous accorde bien davantage que tel ou tel don : nous recevons l’Esprit Saint qui change notre cœur.
576. Est-il possible de prier à tout moment ?
Prier est toujours possible, parce que le temps du chrétien est le temps du Christ ressuscité, qui est « avec nous tous les jours » (Mt 28,20). Prière et vie chrétienne sont donc inséparables « Il est possible, même au marché ou dans une promenade solitaire, de faire une fréquente et fervente prière. Assis dans votre boutique, soit en train d’acheter ou de vendre, ou même de faire la cuisine (saint Jean Chrysostome).
577. Qu’est la prière de l’Heure de Jésus ?
On désigne ainsi la prière sacerdotale de Jésus au cours de la dernière Cène. Jésus, Grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance, se tourne vers son Père quand vient l’Heure de son « passage » à Lui, l’Heure de son sacrifice.
578. Quelle est l’origine du Notre Père ?
Jésus nous a enseigné cette prière chrétienne irremplaçable, le Notre Père, un jour où un disciple, le voyant prier, lui demanda : « Apprends-nous à prier » (Lc 11, 1). La tradition liturgique a toujours utilisé le texte de Matthieu (6, 9-13).
579. Quelle est la place du Notre Père dans les Écritures ?
Le Notre Père est le « résumé de tout l’Évangile » (Tertullien), « la plus parfaite des prières » (saint Thomas d’Aquin).
Placé au centre du Sermon sur la Montagne (Mt 5-7), il reprend sous forme de prière le contenu essentiel de l’Évangile.
580. Pourquoi est-il appelé « la prière du Seigneur » ?
Le Notre Père est appelé « Oraison dominicale », c’est-à-dire « la prière du Seigneur », parce qu’il a été enseigné par le Seigneur lui-même.
581. Quelle place tient le Notre Père dans la prière de l’Église ?
Prière par excellence de l’Église, le Notre Père est « remis » au Baptême et à la Confirmation pour manifester la nouvelle naissance à la vie divine des fils de Dieu. L’Eucharistie en révèle le sens plénier, puisque ses demandes, s’appuyant sur le mystère du salut déjà réalisé, seront pleinement exaucées lors de la venue du Seigneur. Le Notre Père fait partie intégrante de la liturgie des Heures.
582. Pourquoi pouvons-nous « oser nous approcher en toute confiance » de notre Père ?
Parce que Jésus, notre Rédempteur, nous introduit devant la Face du Père, et que son Esprit fait de nous des fils. Ainsi, nous pouvons prier le Notre Père avec une confiance simple et filiale, avec une joyeuse assurance et une humble audace, dans la certitude d’être aimés et exaucés.
583. Comment est-il possible d’invoquer Dieu comme «Père»?
Nous pouvons invoquer le « Père » parce que le Fils de Dieu fait homme nous l’a révélé et que son Esprit nous le fait connaître. L’invocation du Père nous fait entrer dans son mystère, avec un émerveillement toujours nouveau, et elle suscite en nous le désir de nous conduire de manière filiale. Avec la prière du Seigneur, nous prenons donc conscience d’être nous-mêmes des fils du Père, dans le Fils.
584. Pourquoi disons-nous « Notre » Père ?
« Notre » exprime une relation complètement nouvelle avec Dieu. Quand nous prions le Père, nous l’adorons et nous le glorifions avec le Fils et l’Esprit. Dans le Christ, nous sommes « son » peuple, et lui, il est « notre » Dieu, dès maintenant et pour l’éternité. En effet, nous disons « notre » Père parce que l’Église du Christ est la communion d’une multitude de frères, qui ne font qu’« un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32).
585. Avec quel esprit de communion et de mission prions-nous « notre » Père ?
Étant donné que prier « notre » Père est le bien commun des baptisés, ces derniers ressentent l’urgent appel à prendre part à la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. Prier le « Notre Père », c’est prier avec et pour tous les hommes, afin qu’ils connaissent le seul et vrai Dieu, et qu’ils soient rassemblés dans l’unité.
586. Que signifie l’expression « qui es aux cieux » ?
Cette expression biblique ne désigne pas un lieu, mais une manière d’être : Dieu est au-delà et au-dessus de tout. Elle désigne la majesté, la sainteté de Dieu, et aussi sa présence dans le cœur des justes. Le Ciel, ou la Maison du Père, constitue la vraie patrie vers laquelle nous tendons dans l’espérance, alors que nous sommes encore sur la terre. Nous vivons déjà en elle, « cachés en Dieu avec le Christ » (Col 3, 3).
587. Comment se compose la prière du Seigneur ?
Elle contient sept demandes à Dieu le Père. Les trois premières, plus théologales, nous tournent vers lui, pour sa gloire : 176 c’est le propre de l’amour de penser avant tout à celui qui nous aime. Elles indiquent ce que nous avons tout particulièrement à demander : la sanctification du Saint Nom, la venue du Royaume, l’accomplissement de Sa volonté. Les quatre dernières demandes présentent au Père de miséricorde nos misères et nos attentes. Elles lui demandent notre nourriture, le pardon, le secours dans les tentations et la délivrance du Malin.
588. Que signifie : « Que ton Nom soit sanctifié » ?
Sanctifier le Nom de Dieu, c’est avant tout une louange qui reconnaît Dieu comme Saint. Dieu a en effet révélé son Nom à Moïse et il a voulu que son peuple lui soit consacré comme une nation sainte chez qui il habite.
589. Comment le Nom de Dieu est-il sanctifié en nous et dans le monde ?
Sanctifier le Nom de Dieu qui nous appelle « à la sanctification » (1 Th 4, 7), c’est désirer que la consécration baptismale vivifie toute notre vie. C’est aussi demander que, par notre vie et notre prière, le Nom de Dieu soit connu et béni par tout homme.
590. Que demande l’Église lorsqu’elle prie en disant : « Que ton Règne vienne » ?
L’Église implore la venue finale du Royaume de Dieu par le retour du Christ dans sa gloire. Mais l’Église prie aussi pour que le Règne de Dieu grandisse dès aujourd’hui par la sanctification des hommes dans l’Esprit et grâce à leurs efforts au service de la justice et de la paix, selon les Béatitudes. Cette demande est le cri de l’Esprit et de l’Épouse : «Viens Seigneur Jésus » (Ap 22, 20).
591. Pourquoi demander : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ?
La volonté de notre Père est que « tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 3). C’est pourquoi Jésus est venu pour accomplir parfaitement la volonté salvifique du Père. Nous prions Dieu le Père d’unir notre volonté à celle de son Fils, à l’exemple de la Vierge Très Sainte et des Saints. Nous demandons que son dessein d’amour bienveillant se réalise pleinement sur la terre comme c’est déjà le cas au ciel. C’est par la prière que nous pouvons « discerner la volonté de Dieu » (Rm 12, 2) et obtenir la « constance pour l’accomplir » (He 10, 36).
592. Quel est le sens de la demande : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » ?
En demandant à Dieu, avec l’abandon confiant des fils, la nourriture de tous les jours nécessaires à tous pour leur subsistance, nous reconnaissons combien Dieu notre Père est bon au delà de toute bonté. Nous demandons aussi la grâce de savoir agir pour que la justice et le partage permettent à ceux qui possèdent en abondance de venir en aide aux besoins des autres.
593. Quel est le sens spécifique de cette demande pour le chrétien ?
Puisque « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4), cette demande concerne également la faim de la Parole de Dieu et du Corps du Christ reçu dans l’Eucharistie, ainsi que la faim de l’Esprit Saint. Nous demandons cela avec une confiance absolue, pour aujourd’hui, l’aujourd’hui de Dieu, et cela nous est donné surtout dans l’Eucharistie, avant-goût du banquet du Royaume qui vient.
594. Pourquoi disons-nous : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » ?
En demandant à Dieu notre Père de nous pardonner, nous nous reconnaissons pécheurs devant lui. Mais nous confessons en même temps sa miséricorde parce que, en son Fils et par les sacrements, « nous recevons la rédemption et la rémission de nos péchés» (Col 1, 14). Notre demande ne sera cependant exaucée qu’à condition que, de notre côté, nous ayons d’abord pardonné.
595. Comment le pardon est-il possible ?
La miséricorde ne pénètre notre cœur que si nous savons, nous aussi, pardonner, même à nos ennemis. Désormais, même si, pour l’homme, il semble impossible de satisfaire à cette exigence, le cœur qui s’offre à l’Esprit Saint peut, comme le Christ, aimer jusqu’à l’extrême de l’amour, transformer la blessure en compassion, et l’offense en intercession. Le pardon participe de la miséricorde de Dieu et est un des sommets de la prière chrétienne.
596. Que veut dire : « Ne nous soumets pas à la tentation » ?
Nous demandons à Dieu notre Père de ne pas nous laisser seuls au pouvoir de la tentation. Nous demandons à l’Esprit de 178 savoir discerner d’une part entre l’épreuve qui nous fait grandir dans le bien et la tentation qui mène au péché et à la mort, et, d’autre part, entre être tenté et consentir à la tentation. Cette demande nous unit à Jésus qui a vaincu la tentation par sa prière. Elle sollicite la grâce de la vigilance et de la persévérance finale.
597. Pourquoi finissons-nous en demandant : « Délivre-nous du Mal » ?
Le Mal désigne la personne de Satan, qui s’oppose à Dieu et qui est « le séducteur de toute la terre » (Ap 12, 9). La victoire sur le diable a déjà été acquise par le Christ. Mais nous prions afin que la famille humaine soit libérée de Satan et de ses œuvres. Nous demandons aussi le don précieux de la paix et la grâce d’attendre avec persévérance la venue du Christ, qui nous libérera définitivement du Malin.
598. Que signifie l’Amen de la fin ?
« Puis, la prière achevée, tu dis Amen, contresignant par cet Amen, qui signifie “Que cela se fasse”, ce que contient la prière que Dieu nous a enseignée » (saint Cyrille de Jérusalem).


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